L'art du Gyotaku (ichtyogramme) est certainement né dans la profondeur des temps pour que l'homme puisse exposer ses prouesses de pêcheur à ses amis ou confrères. "Regarde, j'en ai pris un plus gros que toi !" Fort heureusement, la culture japonaise va bien au-delà. Elle entretient un rapport respectueux avec cette mer nourricière, pour en faire un hommage poétique et un formidable inventaire des espèces et de leurs évolutions. Si les deux plus anciens gyotakus connus à ce jour ne datent que du milieu du XIXe siècle (conservés au musée Honma de la ville de Sakata - Préfecture de Yamagata), la technique utilisée elle, existe depuis plus de 1 500 ans.

Elle se résume à utiliser une feuille de papier extrêmement fi ne et fragile (washi) et à l'appliquer sur un poisson frais et
nettoyé, enduit d'encre de chine (ou de seiche) dans le sens des écailles. L'art consiste ensuite à caresser le poisson de la tête à la queue avec une grande dextérité pour reproduire par empreinte le maximum de détails, en se souvenant que l'encre sèche vite, d'où la diffi culté. Enfi n, la feuille imprimée est retirée, avec bien souvent des échecs, dus à sa fi nesse. Reste à apporter les derniers traits et caractères du poisson, dont le dessin de l'oeil...

Nicolas Trolonge, en Touraine, est pêcheur bien évidemment et noue un partenariat très étroit avec des poissonniers pour immortaliser certains spécimens avant de les cuisiner, car oui, il aime aussi préparer de merveilleux plats. Il n'hésite pas à parcourir de nombreux kilomètres pour rendre hommage à ces merveilles marines ou d'eau douce.
Certains gyotakus sont en couleurs, réalisés sur de la soie et avec un système de tamponnage très compliqué, mais Nicolas préfère cet aspect franc de l'encre noire. Alors, si vous pêchez un monstre et que vous souhaitez l'exposer à vos amis, contactez-le : nicolas.trolonge@wanadoo.fr

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